Je marche dans les derniers rayons de nos rires
l’écho de ta voix me poursuit encore
de nos disputes, j’ai tout oublié
de nos dissonances, je ne sais plus rien
notre décalage horaire
nos envies si divergentes
l’amour n’a pas suffi
la tendresse seule s’essouffle
De toi difficilement
je me déshabille
c’est mieux ainsi
ma raison me dit oui quand mon coeur me dit non
nos peaux qui ne se décollent plus
Je marche dans les derniers rayons de nos rires
je n’irai plus dans certains lieux
pas tout de suite
sans toi c’est moins drôle
sans toi je me sens tellement moins drôle
sans toi je me sens moins forte
je n’irai plus
pas tout de suite dans ces bars dansants où danser nous unissait
Au Café des anges
nous étions heureux
Difficilement
je me déshabille de toi
nos peaux qui ne se décollent
nos corps étoilés
tu te lèves en pleine nuit
“j’ai faim”
tu ouvres le frigo
“mon chéri il n’y a que des mots dans mon frigo,
préfères-tu les mots à la poêle ou au four ?
et la nuit passe
et sans toi la nuit n’est plus que nuit
toutes les nuits du monde se ressemblent
obscures
Les nuits et les saisons passent
Je me déshabille de toi
Nous étions flocons de neige puis cerisiers en fleurs
Déjà l’été il est grand temps que je me déshabille de toi
enfin
une fois pour toutes
que je m’accorde à nouveau à ma peau
loin d’usantes tensions
et d’amours décousues
j’ai perdu le fil
je me suis perdue dans nos tendres baisers éclats de rires
je me suis perdue d’être une heureuse éphémère sans savoir où nous allions
nous allions nous dansions dans la nuit finissante
oubliés du monde s’oubliant
nos corps étoilés, nos peaux filantes noyaient à cet instant nos dissonances
Bien sûr
ce qui m’agaçait tant
aujourd’hui me manque
Les bruits de ta radio ou de ta télévision, les alarmes et les téléphones qui sonnent à répétition dans tous les sens à pas d’heures…tous ces insupportables appareils modernes
la modernité me va si mal
mon amour j’aime le silence et les arbres qui chantent et ta musique
Tu aimes le confort du canapé et moi l’adversité des immensités
j’ai cru un temps que ton charme casanier se compléterait à ma soif d’exploration
s’il te plaît mon chéri ne change rien
s’il te plaît mon chéri ne me change pas
Lentement
difficilement
je me déshabille de toi
enfin je me respecte
le coeur lourd
j’ai le coeur lourd de nos incompréhensions
nos insolubles tensions
l’amour n’a pas suffi…où est l’amour ?
Attraction des corps
Désir
Je marche en silence dans les derniers rayons de nos rires
j’ai le coeur si lourd de ma raisonnable décision
c’est mieux ainsi
mais ce n’est jamais
ni tout noir ni tout blanc
ni tout blanc ni tout noir
je ne sais même plus dans quel sens
déboussolée
j’étais heureuse
oui j’étais heureuse dans tes bras
le temps d’un baiser
le temps de tous les baisers du monde
nos peaux filantes
où allions-nous… dans les bars dansants et ensuite ?
allant bras dessus bras dessous vers les premiers rayons du jour
nos baisers éclats de rire dans la nuit finissante
Soirs chauds d’été
j’ai le coeur léger de nos tendres étreintes
nos rires surtout
c’est mieux ainsi
on se console on se persuade on persiste
c’est mieux ainsi, je me respecte
la tendresse seule s’essouffle
je marche en silence dans les derniers rayons de notre rire métisse
je ris toute seule
je nous souris
je m’habille