Les Cahiers de Turbulences

Date de publication : 26 mai 2017

l’esprit du lieu

Une résidence au Port du Rhin

Cahier n°2 – 8 €

En dépôt : Librairie Kléber, rue des Francs Bourgeois 67000 Strasbourg

ou auprès des auteurs.

Un lieu à part, une île, un village, c’est comme ça qu’ils vivent, comme ça qu’ils se voient : des îliens. Mais fiers et dignes.

C’est comme ça qu’ils ont vécu longtemps, industrieux et débrouillards, à l’écart de la ville, mais amoureux de leur territoire, attachés à lui, à son mélange d’activités industrielles et de loisir, au bord du fleuve, au bout de la ville, du pays. À  la frontière, mais sachant la passer.

L’eau, les arbres, les fumées d’usines, le port et les péniches, les immeubles, cela fait un tout, désormais pour partie en friche.

Un tout évoqué ici à travers un recueil de témoignages et une fiction virant parfois au fantastique. Comme les lieux qu’elle fait vivre.


Espèce d’espace public

Cahier n°1 – 8 €

En dépôt : Librairie Kléber, rue des Francs Bourgeois 67000 Strasbourg

ou auprès des auteurs.

Théâtre, récits, nouvelles, poèmes …

Les sept écrivains du Collectif Turbulences mesurent et se mesurent avec leur propre imaginaire à l’espace public, sans jamais en épuiser la représentation, sans plan établi, mais pour donner l’occasion de le penser, de le sentir autrement.

 

Rap au port

Date de publication : 13 janvier 2017

Sortir de la mouise qui nous mine et nous squeeze
Cracher la vie foncer à plein pot jouir à gogo
C’est nous les jeunes les punks les tarés du rap et du funk
La chance c’est pas pour nous OK tant pis mais on s’en fout

Avec leur belle cravate veston chaussures d’chez Armani
Ils tracent des plans sur la comète partout mais pas ici
C’est quoi messieurs mesdames qui vous défrise la mise en plis ?
Ca vous déprime tant qu’ça quand la France d’en bas pousse un cri ?

Rap au port, rap au port rap au port du Rhin
On danse on bouge on rit et on vous salue bien

On voudrait bien bosser mais quand on dit qu’on vient du port
C’est la panique c’est tout juste si on nous fouille pas d’abord
Délit d’sale gueule désolé mecs z’êtes pas vraiment raccord
Faut croire qu’un jour une fée salope nous a jeté un sort

Partout on entend dire qu’avant c’était vach’ment sympa
Les vieux nous font la gueule ça les emmerde qu’on soit là
On voudrait nous aussi faire quelque chose de nos dix doigts
Montrer à ces ringards qu’on est des mecs et pas des rats

Rap au port, rap au port rap au port du Rhin
On danse on bouge on rit et on vous salue bien

Rap au port, rap au port rap au port du Rhin
On est les Indiens d’ici et on vous salue bien

Bienvenido al Puerto Rhino

Date de publication : 15 décembre 2016

Neuhof Elsau Musau c’est pas très bobo
Meinau c’est pas vraiment tellement plus jojo
mais dis-donc dis-moi mec qui es-tu pour juger ?
on vit pas dans des ghettos faut pas déconner !

tiens j’vais t’causer un peu de notre paradis
à l’autre bout d’un bled app’lé Strasbourg-city
on crèche au bord du Rhin pas loin d’la Germanie
on fait tell’ment pas d’vagues qu’souvent on nous oublie

cabeza bien alta querido amigo
bienvenido al nostro Puerto Rhino

pourtant on raconte ci et ça et n’importe quoi
mais crois-moi mec le mieux c’est d’croire que ce qu’on voit
au lieu de fantasmer sur tout ce qui n’existe pas
viens plutôt faire un tour sur not’ Costa Brava

bien sûr c’est pas l’club’med on fait avec c’qu’on a
ça manque un peu d’ferraille des touristes y en a pas
alors on rêve devant le café du matin
chez Hassan Abdel Zarah ou à comm’au Rhin

cabeza bien alta querido amigo
bienvenido al nostro Puerto Rhino

Jaunes Blancs Beurs Blacks Métissés ou Alsacos
on aime bien rigoler même si y a pas d’boulot
on tue le temps sinon c’est le temps qui nous tue
parait qu’dans l’temps y avait d’l’ambiance dans chaque rue

mais rien n’sert de pleurer on est bien sur notre île
même si on nous r’garde de travers au centre ville
c’est vrai qu’la ville on y va pas vraiment souvent
viv’ment le tram pour changer d’air de temps en temps

cabeza bien alta querido amigo
bienvenido al nostro Puerto Rhino

un coeur qui bat

Date de publication : 20 octobre 2016

C’est pas parce qu’on est
du Port du Rhin
qu’il faut croire que
on est du Port du Rhin parce que
c’est pas parce que c’est
le Port du Rhin
qu’il faut nous prendre pour
c’est pas parce qu’on est
pour le Port du Rhin
qu’il faut être contre nous
le Port du Rhin
c’est pas le Port du Rien
même si le Port du Rhin
ne se porte pas très bien
il est plein de gens bien
on est du Port du Rhin
parce que
hé bien voilà disons que
on nous a baladés de continents
en cités et fallait bien s’arrêter
alors on s’est dit pourquoi pas
le Port du Rhin
gens de peu mais pas de rien
plein de gens de peu c’est un plus et
au Port du rhin
c’est pas rien
c’est même franchement bien
et plus de bien c’est mieux
et plus de mieux c’est meilleur
ça dépend comment on cause
et ça nous rend tout chose
quand y en a qui osent
causer de choses auxquelles
ils connaissent rien
tiens ben ça tombe bien
en causant du Port du Rhin
on n’en dit pas de bien
on n’est p’têt pas des saints mais
on n’est pas des chiens
cool rue des coulaux
rappeurs techno mais pas vauriens
c’est pas New York
c’est pas Tokyo,
y a pas d’métro
le hic c’est qu’c’est pas chic,
franchement rétro
c’est pas l’horreur,
pas vraiment le bonheur
vivement le tram
bienvenue chez nous
messieurs-dames
venez faire un tour
à Strasbourg city on the Rhine
loin des coins chics à cols chics
welcome dans la zone choc
un peu plus de blues
et moins de flouze
moins de frime
parfois un peu de déprime
mais on meurt pas de ça
on capitulera pas
les vieux vieillissent
les jeunes jeunissent
on meurt pas
y a un coeur qui bat
au Port du Rhin
c’est pas rien un coeur qui bat
le coeur des gens de peu
des gens bien
du Port du rhin
pas du Port du Rien
viens faire un tour
ça vaut le détour

Des nouvelles de la résidence

Date de publication : 19 octobre 2016

L’an dernier, notre résidence avait été riche de beaucoup de belles rencontres. Grâce au soutien de la Ville de Strasbourg  (Direction de la Culture) et de la DRAC Grand-Est, du temps nous est de  nouveau alloué pour conduire notre intervention à son terme.

Durant la saison 2016-17  elle prendra la forme suivante :

  • création du texte issu des témoignages recueillis l’an dernier entre novembre 2016 et février 2017 ;
  • lecture de ce texte dans le quartier à l’intention des personnes qui ont participé au projet mais aussi de tous les habitants qui le souhaitent, du Port du Rhin et des Deux-Rives entre février et avril 2017.

Nous maintiendrons par ailleurs notre partenariat avec le centre socio-culturel et le club de prévention OPI, qui sont les acteurs permanents du quartier, afin d’aider l’expression des personnes qui le souhaitent et de participer en avril prochain sous une forme ou sous une autre à l’Ososphère.

Un partenariat avec des étudiants en ethnographie et muséographie se dessine et nous espérons coopérer avec eux à la réalisation d’une exposition de photos ou d’objets réalisés par les habitants.

Nous espérons enfin une lecture du texte né de la résidence auprès d’un public plus large, par exemple sur une scène de théâtre hors programmation.

Pierre Zeidler et Dominique Zins

Le Coffret du Port du Rhin

Date de publication : 20 juin 2016

“Du passé naît le présent et dans le présent s’enfante l’avenir. Nous sommes l’avenir de nos lointains ancêtres, le passé de nos descendants et les fleuves, pour qui sait les comprendre, portent au loin nos histoires. Le passé nous est connu par les livres, le Web, les sites historiques et les recherches des savants….”
En mars et avril 2016, Nicole Docin-Julien, conteuse, a animé un atelier de création d’histoires avec des personnes rencontrées par Turbulences au cours de sa résidence. En a résulté la création d’un conte, restitué au public le 4 juin 2016 dans la salle du Forum (école du Rhin).

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« LE COFFRET DU PORT DU RHIN 

    – Atelier de création d’histoire

par Nicole Docin-Julien, conteuse,

 

Port du Rhin – mars-avril 2016

Histoire imaginée avec : Azzah, Marie, Brigitte, Carine, Majid, Alissa, Isabelle, Monia, Murielle, Léa, Najia, Véronique  –  Jeanne, Pierre et Dominique

Rédaction : Nicole Docin-Julien  Mai 2016

 

Du passé naît le présent et dans le présent s’enfante l’avenir. Nous sommes l’avenir de nos lointains ancêtres, le passé de nos descendants et les fleuves, pour qui sait les comprendre, portent au loin nos histoires. Le passé nous est connu par les livres, le Web, les sites historiques et les recherches des savants.

De singulières trouvailles nous apprennent aussi beaucoup comme, par exemple, ces étonnants feuillets découverts au Port du Rhin, sur le chantier de la construction du Grand Pont.

Un jour de printemps, c’est en 2015, Johann Meyer, – lointain descendant de Johann Enoch Meyer (1560/1618) dont les cartographies du 1er pont fixe sur le Rhin sont conservées aux Archives de Strasbourg – , Johann Meyer, donc, heurte de sa pelle ce qu’il pense être une grosse pierre. En creusant encore, en fait de pierre, il dégage un très vieux coffret couvert de terre. Il le nettoie précautionneusement, les mains tremblantes et, sous le regard impatient de ses collègues, fait jouer le crochet qui le ferme. Pliés avec soin dans un étui de cuir, une dizaine de feuillets manuscrits s’offrent aux regards.  Six dessins piquent la curiosité :

– Une enfant au bord d’un fleuve

– Des femmes autour d’un feu, sous les étoiles

– Un homme sur une barque

– Un sanglier et un renard

– Un pont en construction

– Un homme, une femme, l’enfant et le renard

La nouvelle fait sensation et Johann Meyer se retrouve à la Une des DNA, à la grande fierté de sa famille et de ses amis.  Le coffret précieux est transmis au responsable des fouilles archéologiques du chantier qui fait appel à des spécialistes des langues anciennes, des paléologues de l’Université Louis Pasteur. Qu’est-il écrit, que signifient les dessins ? Questions et supputations vont bon train.  Quelques mois plus tard, le livret décrypté révèle une mystérieuse rencontre survenue il y a fort longtemps au bord du Rhin, aux alentours du 12ème siècle pour être précis.

Voici ce que l’on sait aujourd’hui de cet événement, grâce à la minutieuse reconstitution des feuillets et des dessins.

Dessin d’une enfant au bord d’un fleuve La fillette a vécu seule sur une rive du Rhin pendant la première lune d’automne. Sept femmes l’ont rejointe, l’une après l’autre, venant chacune d’un horizon différent, – un village éloigné, un hameau inconnu -, distant de quelques jours ou semaines de marche du fleuve. À leur arrivée, l’enfant leur a posé la même question : « Pourquoi es-tu là ? »

– Le fleuve m’a appelée

– Mon chien m’a guidée

– Je cherche mon destin

– Le vent a dit mon nom

– Je cherche la paix

– J’ai vu le chemin en rêve

– Ma place est ici !

Elles ont dressé leur campement près des berges. L’endroit est beau, calme et inspirant. La Devineresse a parlé au nom de toutes en désignant l’espace, les arbres, les fleurs et le ciel :  « Ici, nous inventerons l’avenir ».

Dessin de femmes autour d’un feu, sous les étoiles Chaque soir de La Rencontre, les femmes se retrouvent autour d’un feu. Celle qui l’a veillé pendant le jour prend la parole et confie sa vie à ses compagnes, avant de faire un vœu pour les temps futurs. Quand la gardienne du feu se rassoit, les autres femmes disent ensemble :

« Tu as bien parlé ! »

Plus tard dans la nuit, la Guérisseuse prépare une eau de plantes et passe des herbes sur le front de chacune. Les femmes jettent ensuite les herbes dans les flammes avec leurs soucis et leurs chagrins :

– Je suis venue seule ; celle qui m’avait promis son aide m’a trahie. – Tu es parvenue jusqu’ici par toi – même. Prends conscience de ta force – répond Femme-Paix.

– La maladie m’affaiblit ; je ne suis plus rien…

– D’autres joies sont possibles – promet Femme-Cœur

– Chaque nuit, je rêve d’une fleur merveilleuse de la couleur du soleil et je désespère de la trouver.

– N’es – tu pas déjà son jardin ? – sourit La Guérisseuse

– Chaque jour il me faut trouver du courage pour vivre et je pense longtemps avant de m’endormir…

– Les épreuves sont des épices ; les obstacles s’affrontent ou se contournent – dit Femme-Sagesse.

Les vœux des Femmes pour ceux qui vivront des siècles plus tard au bord du Rhin sont écrits sur ce feuillet :

– Ils trouveront leur force dans l’entraide

– Leurs enfants grandiront, connus de tous et protégés par tous

– La porte de leurs maisons sera ouverte

– La fraternité les unira

– Ils iront librement d’une rive à l’ autre

– La générosité les guidera

– Ensemble, ils accompliront de grandes choses

Dessin de l’homme sur le fleuve

Le 4ème soir, la Devineresse s’est dressée :

– Je le savais : le voilà ! Nous l’accueillerons ; il nous dira qui il est et ce qu’il veut.

Un homme arrive ; seule l’Enfant le connait. Après avoir amarré sa barque, il s’approche du feu, salue les Femmes, serre l’Enfant dans ses bras et prend place près de La Maternelle. Les regardant tous deux, la Devineresse murmure: Ensemble, ils sont la terre et l’eau fécondes. L’homme révèle aux Femmes le pouvoir de la petite : C’est elle qui vous a appelées jusqu’au fleuve. Dans leur famille, à chaque génération naît un enfant singulier, porteur d’un don qu’il découvre un jour. Il se souvient de ses douze ans… Il vivait alors chez sa grand-mère avec son jeune frère.

Une nuit sa mère lui est apparue, montrant le lit vide à côté du sien. Réveillé en sursaut, il s’était précipité hors de la maison, criant le nom du petit, appelant au secours.  Sa grand-mère et des voisins l’avaient rejoint auprès du Rhin, des torches à la main. Une étrange torpeur le tenait immobile tandis que tous s’agitaient. Sa grand-mère l’avait secoué par l’épaule :

– Eveille ton pouvoir, n’ai pas peur. Cherche ton frère ! Où est – il ?  Il avait tendu le doigt :

– Là, vite !

Une branche coincée entre deux rochers avait miraculeusement gardé le petit hors des remous du fleuve. Il était resté au bord de l’eau un instant, tandis que l’on portait son frère à la maison. Un éclat de lune avait brillé : une sirène argentée lui souriait. Lui seule l’avait vue. Depuis, il la retrouvait chaque fois qu’il avait besoin d’aide.

Quelques jours plus tard, sa grand-mère lui avait montré une barque :

– Ton don doit se fortifier ; va sur le fleuve , suis – le pour apprendre.

Il était parti au fil de l’eau, vivant quelques semaines ou quelques mois dans les villages qu’il découvrait. Il avait observé les pêcheurs, les artisans, ceux qui travaillaient la terre, parfois sans comprendre leur langue. De voyage en voyage, il avait montré à son tour ce qui pouvait leur être utile.

Des années plus tard son frère avait eu une petite fille. A 12 ans, elle avait laissé sa maison derrière elle, marchant sans trêve le long du Rhin. Il ne s’était pas inquiété, certain de la retrouver. La sirène l’avait guidé jusqu’au campement des Femmes. Pouvait – il demeurer là quelque temps ?

Dessin du sanglier et du renard Les Femmes écoutent l’homme et s’interrogent. Peuvent – elles lui faire confiance ? Femme du Partage demande des preuves de son courage et de son cœur. L’homme part en forêt pour y combattre un terrible sanglier. A son retour, la Guérisseuse soigne ses blessures à l’ombre d’un arbre. Tapi dans les fourrés, un renard blanc l’observe, longtemps. Pour l’apprivoiser, l’homme chante doucement et l’animal s’approche, pas à pas. Quand le renard s’allonge enfin près de l’arbre, l’Enfant le rejoint. Ils ne se quitteront plus. C’est ce  soir-là que l’homme a dit aux Femmes son Rêve d’un pont entre les berges du fleuve.

Dessin d’un pont en construction En haut du feuillet, deux courtes phrases :

– « Le fleuve sépare les terres, le pont les unit »

– « Le courant est fort ; les piliers plus encore »

L’homme et l’Enfant partent en barque le long du fleuve, d’une rive à l’autre, à la recherche de bâtisseurs. L’homme sait où les trouver, il connaît leurs villages. L’Enfant les écoute attentivement     et rapidement parle leur langue ; son pouvoir est grand. Terrassiers, menuisiers, tailleurs de pierre et forgerons  les suivent et travaillent sur le chantier avec ardeur.  A la troisième lune, le pont est terminé.

Note du traducteur : « Le feuillet suivant semble incomplet. Manquerait-il un dessin ? »

Je vous propose d’imaginer le dessin manquant : Un feu vif éclaire la nuit, les flammes crépitent.

Une joyeuse fête réunit les Bâtisseurs, avant leur retour chez eux. Les étoiles brillent, l’air est doux. Chacune et chacun a revêtu ses plus beaux habits. Ils sont heureux. Des musiciens jouent, des couples dansent des deux côtés du pont.

Le pont sur le Rhin est achevé. Femmes et bâtisseurs : certains se sont unis, bénis par Femme-Cœur. Des enfants naîtront et d’autres encore. De génération en génération, ils garderont la mémoire de la Rencontre.

Note du traducteur « Le feuillet suivant de forme différente des autres est un message »

Dessin de l’homme, de la femme, de l’enfant et du renard Avant de nous séparer, nous avons fait un cercle  pour honorer la confiance. Ensemble, nous avons réalisé de grandes choses. Ce lieu est sacré. Nous nous sommes salués à l’aube, nous souhaitant Bonne chance et Bel avenir. Moi, l’Homme du fleuve, je pars avec La Maternelle et l’Enfant ; les femmes l’ont nommée Fille de l’Espérance. Elle dit qu’il faut d’autres ponts ; le renard blanc la guide, à moins que ce ne soit la sirène, changeant de forme, mystérieusement ?

Je dépose notre histoire dans un coffret ; je le confierai aux berges du Rhin pour qu’il soit trouvé, plus tard, par des Gens de Bien. J’ignore combien de temps il restera caché. Les vœux des Gardiennes savent attendre ceux qui les réaliseront. ————————–

Voilà, vous savez presque tout des feuillets découverts l’an dernier sur le chantier du Grand Pont, au Port du Rhin, dans un très vieux coffret. Nous sommes en 2016, les travaux continuent… Il y aurait-il d’autres trésors à venir ?  Encore un mot : si, en longeant le Rhin, vous apercevez une sirène argentée ou un renard blanc, chut… Partez sans bruit… Ils veillent sur les Promesses.

“Le coffret du Port du Rhin”

Date de publication : 21 mai 2016

Le 4 juin 2016 à 18 heures, dans la salle du Forum de l’école du Rhin, Route du Port du Rhin,
Nicole Docin-Julien, conteuse, donnera le récit : “Le coffret du Port du Rhin” qu’elle a écrit avec la contribution d’habitants du quartier du Port du Rhin réunis par Turbulences dans le cadre de sa résidence dans ce quartier, en partenariat avec le centre socio-culturel “Au Delà des Ponts”, la Ville de Strasbourg (direction de la Culture) et la Direction régionale de la Culture.
La représentation, avant tout destinée aux participants et à leurs familles, sera ouverte au public. Des représentants de la Ville de Strasbourg y assisteront.

Résidence au Port du Rhin

Date de publication : 25 mars 2016

Depuis octobre 2015, Pierre Zeidler et Dominique Zins rencontrent des habitants du quartier strasbourgeois du Port du Rhin pour recueillir leurs souvenirs et leurs témoignages. Travail de recueil de mémoire, mais aussi de souhaits et de rêves. Travail de rencontre et d’échanges avec ceux qui se percevaient comme les habitants d’un “village dans la ville” et qui voient leur espace évoluer en vaste ensemble urbanistique, dont ils ne perçoivent pas bien les contours. Ils ont connu l’ancien hippodrome et l’ancienne piscine, l’ancien parc public, devenu  le “Jardin des Deux-Rives”, vu arriver la passerelle qui enjambe le Rhin, des immeubles neufs, des projets concernant la rénovation de l’ancien siège de la Coop… Où est leur place dans le nouvel ensemble qui se dessine ?

Travail de rencontre, de débats,  que cette “résidence”. Qui doit donner lieu à l’écriture et à la création, sous une forme ou sous une autre, d’une pièce de théâtre, mais aussi, en lien avec la conteuse Nicole Docin-Julien, d’un conte, et servir de ressource pour la réalisation d’une fresque sous un pont d’accès au quartier.

Tout cela dans le cadre de la convention pluri-annuelle de développement culturel signée entre la  Ville de Strasbourg et la direction régionale des affaires culturelles d’Alsace, à laquelle “Turbulences” apporte sa contribution.